Marianne Desautels-MarissalSi j’avais à adopter un personnage de communicatrice scientifique, comme Le Pharmachien ou le Nutritionniste urbain, je serais la Laborantine volante ! Il y a dix ans, mon diplôme de biochimie en poche, j’ai commencé à butiner de labo en labo, au gré des contrats. Puis, je me suis posée quatre ans à l’Université Concordia où j’ai pu observer attentivement les scientifiques dans leur milieu naturel. L’objectif principal du laboratoire était de caractériser des enzymes de champignons microscopiques, dans le but de les utiliser pour produire des biocarburants. En tant qu’assistante de recherche en biologie moléculaire, j’insérais des gènes de champignons dans de l’ADN bactérien, et j’ai développé un intérêt particulier pour les bactéries.

J’ai réalisé que ce que j’aimais par-dessus tout, c’était expliquer ce que je faisais à qui voulait bien l’entendre.

J’ai donc rédigé un texte à propos du microbiome, cet écosystème invisible avec lequel nous partageons notre existence, qui m’a valu la bourse Fernand-Seguin en 2014. Depuis près de deux ans, je suis toujours une Laborantine volante, à titre de journaliste scientifique. Pour le magazine Électrons Libres à Télé-Québec, je papillonne de labo en labo, à la rencontre des chercheuses et chercheurs québécois. Je livre des chroniques scientifiques aux Éclaireurs sur Ici Radio-Canada première. En 2016, j’ai publié un livre à propos du microbiome, Mille milliards d’amies, drôle d’hybride qui mêle vulgarisation et recettes de cuisine, dans le but avoué de rejoindre un large public.

Les enjeux de communication scientifique me passionnent. Je crois que l’état de la culture scientifique est un indice de civisme au sein d’une société. Et qu’en ces temps où l’obscurantisme jaillit de multiples terreaux stériles, œuvrer en communication scientifique est aussi un acte de résistance.