J’ai tellement pris l’habitude, il y a des années, de fréquenter les cafés avec wi-fi qu’il m’est aujourd’hui difficile d’imaginer une journée de travail sans eux. C’est que j’appartiens à cette catégorie de journalistes qui ne travaillent pas dans ces salles de rédaction comme on les voit traditionnellement au cinéma. En fait, contrairement à ce qu’imaginent les néophytes, la majorité des journalistes spécialisés en science, parce qu’ils travaillent pour des magazines ou sur des contrats à durée variable pour la télé, sont des travailleurs autonomes. Je suis du coup un privilégié, d’avoir pu faire ce métier au même endroit depuis 20 ans : l’Agence Science-Presse, « la seule agence de presse scientifique en français dans le monde » comme ma collègue Josée Nadia Drouin et moi nous plaisons à le dire.
Une partie du travail du rédacteur en chef dans un petit média comme celui-ci consiste à lire un maximum de choses sur l’actualité scientifique et à écrire sur une toute petite partie — dépendamment du temps disponible, des priorités et des intérêts du public. Ces 10 dernières années, une partie de mes lectures et de mes écrits ont également glissé vers les défis de la vulgarisation, la fragilité du journalisme scientifique, et les nouveaux outils que sont les blogues et les réseaux sociaux. J’ai commis un Guide de vulgarisation en 2008, et je suis chargé de cours à l’Université de Montréal en journalisme.